• Le Balisier

    Les Balisiers

     

    Un texte d'Edgar

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    Voir aussi
    l' ALBUM EN COURS

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    Cliquer sur les photos pour les agrandir

    (Balizyé wouj)

    (Photo : Mistouflette)

    « Les balisiers se déchirent le cœur… »
    (Aimé Césaire)

     

    Se promener dans la forêt martiniquaise est une aventure fascinante. Du nord au sud, près des littoraux ou des sommets, ce sont bien le même soleil ou les mêmes averses, et pourtant quelle diversité et que d’émotions à chaque fois ! Le spectacle est sans cesse différent, variable, riche en découvertes toujours étonnantes. De nouvelles formes, de nouvelles couleurs, des trésors qui,  pour l’observateur attentif et passionné, rendent ces milieux presque magiques.


           
    (Photos de Bobnad et de Gaelpas)


    La luxuriance de la forêt humide est ponctuée de ces surprises  colorées et l’une d’entre elles accroche vite le regard : ce balisier rouge dont les épis pointés vers la canopée, entourés de mille nuances de vert, ces épis d’un rouge si vif qu’un rayon de soleil fait encore plus ressortir dans l’ombre humide du sous-bois …



    (Photo : Fritz)


    Dans son écrin de verdure...
    Lors d'une balade dans la Forêt de Montravail
    (Sainte-Luce)


    (Photo : Elise)

     

     Ses feuilles, assez semblables à celles du bananier,
    proposent aussi un beau spectacle avec leurs multiples variétés de vert,
    du plus tendre à celui, éclatant, de l’émeraude



    (Photo : Edgar)

     

    Et c’est au centre de ce feuillage pointant vers les cieux, que l’inflorescence en becs de perroquets superposés, aplatie et plutôt rude au toucher, comme surgie de nulle part, porte en son sein des petites fleurs un peu à la manière des poupées gigognes. Ces fleurs plus ou moins « cachées » sont riches en nectar dont raffolent les colibris.

     

    Le plein essor de la floraison commence vers la fin février jusqu’à novembre, fin de la saison des pluies. Les fruits du balisier des Caraïbes sont aussi étonnants que les fleurs : d’un bleu intense, ils font le délice des oiseaux.
     

    Ces bractées parfois imposantes et qui peuvent se dresser jusqu’à quatre ou cinq mètres de hauteur, souvent en massifs, sont devenues une sorte d’emblème de notre île.

     

    Dans son « Herbier imaginaire », le poète Aimé Césaire associe l’observation minutieuse, précise, de la nature antillaise à son histoire douloureuse. Ce balisier y tient une place de choix et se retrouve dans quelques-uns de ses poèmes ...

     

    Hector Charpentier
    "Rouge Balisier" (huile sur toile)
    (Photo : Yvon, exposition à l'Habitation Clément)

     

    «Les balisiers se déchirent le coeur sur le moment précis/ où le phénix renaît de la plus haute flamme qui le consume» (Ferrements p.20) ; 

    «un dépoitraillement jusqu’au sang d’impassibles balisiers»(Poésie p.501); 

    «l’impassible angoisse nattée rouge/ du cœur des balisiers»(Poésie p.512); 

    «de grands cœurs se suicident rouges aux balisiers»(Ferrements p.72) ….


    ***

     

    Ces balisiers caraïbes, d’un rouge vif, typiques des régions tropicales se déclinent en fait en plus d’une centaine d’espèces. De la famille des « héliconias », leur véritable nom vient du grec « Hélicon », nom d’un mont sacré où se réunissaient les Muses – et nous en connaissons surtout quelques variétés obtenues par hybridation.



    (Photo : Yvon)

     

    Ils varient par leur couleur, depuis le jaune vif aux harmonies de jaune et de rouge ou d’orange, voire au velouté mélange d’un rose et d’un vert  pâle. L’ un des plus connus : l’ « Heliconia wagneriana » aux nuances  changeant du saumon au cramoisi, ou de l’orange au jaune. Il existe aussi des variantes pendantes comme l’ « Heliconia Pendula » ou « Heliconia rostrata ».

     

    Heliconia wagneriana

    (Photo : Edgar) 



    Heliconia Pendula

    (Photo : Fritz) 



     Heliconia rostrata

    (Photo : Mistouflette) 


    Ils varient aussi selon leur taille. Les plus petits, fins, aux nuances jaunes, rouges et orange, sont souvent confondus avec les « Oiseaux de Paradis » (de la famille des « Strélizia ») : les « Heliconia psittacorum » ne dépassent pas 1 mètre de hauteur. D’une culture très facile, ils forment de larges haies dans les parcs et jardins. Ces derniers sont appelés « zié à crab » aux Antilles à cause de l’apparence de leur fruit qui ressemble  à s’y méprendre à l’œil pédonculé du crabe …


    Heliconia psittacorum

    (Photo : Yvon)


    Une autre petite variété aux bractées d’un jaune d’or est fort répandue aussi dans les jardins tropicaux : l’ "Heliconia acuminata".


    Heliconia acuminata

    (Photo : Edgar)


    Aux Antilles, les grandes feuilles du balisier sont souvent utilisées (comme celles du bananier d’ailleurs) pour présenter les produits frais sur les marchés et comme «papillotes» naturelles pour la cuisson des aliments.


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  • Commentaires

    1
    Raymond
    Lundi 22 Août 2016 à 19:33

    Très intéressant ! Bien documenté et bien présenté ! L'album est riche (superbes les balisiers jaunes !) Quel est le nom des trois derniers ?

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